Le gluten

C’est une "colle" qui relie entre elles les molécules du blé et d'autres céréales (orge, épeautre...).

Plus il y a de gluten dans la farine, plus la pâte est élastique pour permettre des pains moelleux.

Le gluten déclenche des pathologies

Le problème est que le gluten peut déclencher des pathologies, de 3 types :
  1. Allergie : le gluten peut provoquer directement une allergie comme pour une allergie aux chats, aux noix...etc. Des rougeurs, des gonflements ou des démangeaisons peuvent survenir. Le système immunitaire fabrique des anticorps comme s’il y avait une attaque microbienne. Il n’y a pas spécialement de problèmes intestinaux.

  2. Intolérance : les intolérants au gluten ne parviennent pas à le digérer, ce qui provoque chez eux des maux de ventre, diarrhées ou nausées.

  3. Maladie cœliaque : Il s’agit d’une maladie qui se déclenche en présence de gluten. On parle de maladie « auto-immune » car au contact du gluten, le système immunitaire de la personne attaque ses propres intestins ! Les principaux symptômes sont les ballonnements, les douleurs intestinales, la diarrhée et la constipation. Mais de multiples autres symptômes peuvent apparaître.

Cette maladie peut se déclencher à la moindre trace de gluten dans l’alimentation et peut endommager très gravement vos intestins.

Comment soigner la maladie cœliaque ?

La maladie cœliaque n’a malheureusement pas de traitement médical. Pour la combattre, un principe difficile à appliquer, mais simple à comprendre : éviter, à vie, tout contact avec la moindre trace de gluten.

La vie de la personne victime de maladie cœliaque est donc une lutte permanente contre le gluten qui peut se cacher quasiment partout, dans les supermarchés et cuisines « normales ».

Il ne pourra plus manger que :
  • Des fruits et des légumes ;

  • Des viandes, poissons et volailles non panés ;

  • Du riz, du sarrasin, du millet, du maïs, des pois chiches, du soja et du quinoa ;

  • De la pomme de terre.

Concernant les produits laitiers, ils ne sont en principe pas interdits mais l’expérience montre que la diète est plus efficace si on les supprime également, au moins pendant les premiers mois qui suivent le diagnostic de la maladie.

La vigilance sera permanente. Certains médicaments et vitamines peuvent être enrobés d’amidon contenant du gluten. De nombreux desserts, des sauces, bouillon-cubes, des fromages, saucisses, soupes, glaces et yaourts au fruit peuvent contenir du gluten…

Douze ans pour faire le diagnostic de la maladie cœliaque

Détecter la maladie cœliaque est très compliqué.

D’abord parce que la plupart des malades n’ont aucune raison de soupçonner une maladie cœliaque.

Outre les problèmes intestinaux, ils souffrent de fatigue, maux de tête, pâleur (anémie), perte de poids, diarrhée, infertilité, absence de règles, irritabilité, dépression, douleurs aux os et aux articulations, éruptions cutanées, aphtes, ostéoporose, calculs rénaux… Bref, les symptômes les plus divers, mais sans aucune spécificité.

Chez les enfants, ce sont des retards de croissance, de puberté, des anomalies de l’émail dentaire, une diarrhée chronique alternant parfois avec une constipation. On le voit, ce sont encore des symptômes non-spécifiques. Ils entraînent souvent des traitements médicaux ciblés, au cas par cas, qui ne s’attaquent qu’aux symptômes et pas à la cause.

La maladie cœliaque est d’autant plus traîtresse qu’elle peut apparaître à tous les âges. Vous n’aviez aucun problème jusqu’à la semaine dernière. Vous aviez fait les tests qui s’étaient avérés négatifs. Et soudain, sans crier gare, elle s’abat sur vous.


En réalité, tous ces problèmes ont une origine commune : la disparition des villosités intestinales, c’est-à-dire les replis qui permettent d’augmenter la surface de l’intestin et de bien absorber les nutriments. Les symptômes sont donc causés par un déficit d’absorption des nutriments.

Cela ne se ressent pas forcément. La plupart des malades ne s’en aperçoivent pas. Le diagnostic prend en moyenne douze ans.

Pour diagnostiquer la maladie avec un minimum de sérieux, il faut :
  1. Un test sanguin pour repérer des anticorps spécifiques au gluten ;

  2. Des prélèvements de tissus (biopsie) dans l’intestin grêle ; on examine l’état des villosités. Si elles ne sont plus visibles, c’est qu’elles ont été détruites en partie ou en totalité par l’intestin grêle ;

  3. On confirme le diagnostic par l’effet d’un régime sans gluten, qui doit apporter en quelques semaines une réduction des symptômes.

Origine de la maladie : inconnue

La médecine ne comprend pas l’origine de cette maladie.

On sait qu’elle a une composante héréditaire, sans que le lien de cause à conséquence soit très net. On sait aussi que la maladie se déclenche volontiers après un traumatisme, un gros épisode de stress suite à une opération ou à une grossesse…

Il y aurait, enfin, une plus grande perméabilité intestinale chez les personnes prédestinées à la maladie. Les métaux lourds, le glyphosate, les produits laitiers, seraient donc des facteurs facilitant la maladie.

Qui est touché ?

Beaucoup de médecins font preuve d'agacement au sujet du gluten...

Il est de bon ton de se moquer des personnes qui mangent sans gluten, et même de les mettre en garde contre les prétendus dangers du régime sans gluten.

Peu importent les arguments. Vous avez beau expliquer que vos problèmes d’immunité et d’allergie ont disparu depuis que vous mangez sans gluten. Que votre enfant, autrefois hyperactif, s’est calmé. Que vos douleurs articulaires ont diminué. Que vos problèmes digestifs ont disparu.

On vous répondra, avec un sourire en coin : « C’est dans votre tête que ça se passe ; la maladie cœliaque est rare, et ne touche que 1 % de la population ».

Il est vrai que la maladie cœliaque touche environ 1 % de la population. Mais outre le fait que cela représente malgré tout un nombre considérable (650 000 personnes en France), il ne faut pas oublier les autres problèmes d’allergie et d’intolérance qui, eux, touchent probablement au moins 6 % de la population (plus de 4 millions de personnes !).

6 %, cela veut dire 2 élèves dans une classe de 30. C’est donc un problème très répandu, qu’il faut reconnaître, et prendre à bras le corps sans ridiculiser les victimes.

En effet, on a vu combien le régime sans gluten est contraignant. Cela n’amuse personne de ne plus pouvoir manger de pain, de pizza, de pâtes, de crêpes, de gaufres, et tant de biscuits, gâteaux, tourtes et autres plats où interviennent le blé et les céréales à gluten.